Et si on déconnectait… ?

Et si on se déconnectait - Par Caroline Merle

Combien de temps passons-nous devant nos écrans ?

Il est difficile de répondre individuellement avec objectivité.
Posons cette question à nos collègues, à nos proches, à nous-mêmes. Une majorité répondra moins d’une heure par jour. Nous minimisons, peut-être car notre perception du temps est modifiée face à un écran.

Pourtant, en 2017, le temps passé sur les écrans d’ordinateurs, de tablettes et de smartphones pour des activités numériques a dépassé le temps passé devant la télévision, s’élevant à 4 heures par jour en moyenne. Un chiffre étonnant qui paraît sur dimensionné… dans nos journées de 24 heures ! L’étude menée par eMarketer en 2017 précise qu’elle intègre dans le décompte tous les temps passés en double ou triple activité : je regarde mon smartphone en étant dans les transports, je regarde ma tablette tout en regardant la télévision, j’envoie des SMS durant une pause, en étant avec des amis… ou même en étant à table ! Un constat sans appel : un sixième de notre journée se déroule donc devant un écran, sans parler du temps de travail.

Cette hyper connectivité nous permet indéniablement un accès à l’information instantanée, en multipliant les sources et les points de vue, donc une complétude d’informations facilement accessible. D’autres parleront d’optimisation des temps morts de la journée, de réactivité, ou encore de lien social et de partage.

Quelles sont les conséquences sur nos comportements, nos attitudes, nos pratiques professionnelles ? Le principal risque réside peut-être dans la modification de notre rapport au temps.

L’accoutumance à l’immédiateté impacte directement notre patience et notre capacité à prendre du recul. Au quotidien nous avons besoin de communiquer avec autrui, collaborateurs, managers, famille, amis… Notre habitude d’hyper connectivité nous conduit à moins d’écoute, moins de temps partagé, moins de centration sur l’Autre, dans une logique d’optimisation du temps ou dans une volonté de ne rien rater. Nous devenons accro au fonctionnement en multitâches, en réduisant la qualité des échanges.

L’optimisation des temps morts, elle, limite notre terrain de jeu cérébral. Attendre un train, un métro n’est plus synonyme de libres pensées, mais de stimulations extérieures. Pourtant, un temps n’est jamais mort : l’esprit libre vagabonde, se régénère, créé des liens, nous apporte des idées nouvelles, et nous permet de renouer avec nous-mêmes.

Finalement, la question qui demeure est : « de quoi avons-nous réellement besoin ? » Sans diaboliser les écrans, sachons reconnaître les moments où ils prennent trop de place, pour prendre le temps et vivre pleinement une activité à la fois.

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